top of page

Allaitement et Alcool


ree


L'alcool est-il autorisé pendant l'allaitement ?


Avouez le, vous vous êtes déjà posé cette question.

Je vais vous aider à y voir plus clair.


Plusieurs études indiquent que la quantité d'alcool dans le sang et dans le lait maternel sont sensiblement similaires. Selon Philipe O. Anderson (1), après ingestion, 95% de la concentration d'alcool dans le sang maternel est présent dans le lait maternel. "La différence de 5% est probablement le résultat de la teneur en matière grasse et autres matières non aqueuses du lait".

La quantité d'alcool dans le sang s'élimine par unité de temps constante. Or plusieurs facteurs influent sur cette élimination.

L'impact d'un verre bu à jeun sera différent d'un verre bu pendant un repas.

Tout comme la quantité d'alcool pur ( diffère d'une bière à une liqueur) et la fréquence d'ingestion.

On retiens donc qu'un verre bu lors d'un repas entre amis ne prendra pas le même temps d'élimination dans le sang ( et donc du lait maternel), que plusieurs shots en quelques heures.


ree


Et ma lactation dans tout ça ?


Il est prouvé aujourd'hui que la consommation d'alcool agit sur l'ocytocine et la prolactine.

Selon la quantité d'alcool ingérée, la réponse de l'ocytocine à la succion du nourrisson varie.

Taux d'alcool dans le sang (g/l)

taux de réponse de l'ocytocine réduit de...

équivalences (environ)

0.5 à 0.99

18%

3x25cl de bière

1 à 1.49

62%

6x10cl de champagne

1.50 à 1.99

80%

10x3cl de whisky

Pour rappel, la loi autorise 0.5g/l d'alcool dans la sang pour conduire, soit 2 bières ( 25cl l'unité). Pour en savoir plus


Cependant, alors que le taux d'ocytocine baisse, le taux de prolactine lui augmente (en moyenne +336%) (2). La corrélation de ces deux modifications (tout à fait transitoire) expose à une sensation de 'seins pleins'. L'éjection du lait maternel est diminuée mais la production de lait maternel augmente, à la clé : "un superbe engorgement pouvant persister pendant des heures" (2)

à noter "La bière est réputée pour son effet galactogène. Aucune étude n'a mesuré la réponse de la prolactine ou de l'ocytocine (...) chez les mères allaitantes"



Et la santé de mon bébé ? Ca donne quoi ?


Il a été observé chez des femmes ayant eu de fortes consommation d'alcool des incidences sur le bébé: ronflements, incapacité à téter, transpiration excessive, prise de poids excessive (syndrome de pseudo-cushing) ou un ileus avec distension abdominale.

Mais il s'agit bien de consommation excessive de mamans avec de très jeunes nourrissons (1).

"Lors d'une consommation plus 'typique', les effets aigus sont plus subtiles".

Chez des nourrissons ayant ingéré du lait maternel 1 heure après l'ingestion de 0.3g/l d'alcool par la mère, on observe un changement comportemental fréquent : ils dorment moins, pleurent et sursautent plus.

"Les interractions mère-enfant étaient plus conflictuelles après la consommation d'alcool, ce qui peut expliquer en partie l'augmentation de l'éveil de l'enfant".


Peu d'études amènent une réponse concrète sur les effets à long terme de la consommation d'alcool maternel sur les bébés allaités.

Ces résultats sont synthétisés dans l'étude source (1).


On conseillera donc aux femmes d'attendre 2h à 2h30 avant de donner le sein à leur bébé.



Le principe de précaution veut que si la femme est en état d'ébriété même léger, de confier son bébé à une personne sobre pouvant garantir la sécurité de l'enfant.

Il faut tout de même garder à l'esprit que l'alcool apporte une somnolence et abaisse la réactivité.



Sources :

(1) : Alcool use during breastfeeding - https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29727195/

Commentaires


bottom of page